Confinement : l’impact sur la santé mentale des enfants

Parce que les adultes ne sont pas les seuls à avoir souffert du confinement. Entre l’arrêt des écoles, le manque d’activité physique et l’absence de lien social, la santé mentale des enfants a elle aussi été fortement impactée.

Comment le cerveau et le corps de nos enfants ont-ils réagit après 2 mois de confinement ? 2 mois enfermés, sans voir les copains, sans sortir prendre l’air, sans aller à l’école, … Si personne n’ignorait les conséquences dramatiques que cette situation pourrait avoir sur les plus jeunes, nous étions malgré tout loin d’imaginer l’importance des répercussions psychologiques. En effet, selon une récente étude menée par le service des urgences de l’hôpital des enfants de Toulouse, 1 enfant sur 5 âgé entre 8 et 15 ans, souffrirait aujourd’hui d’un stress post-traumatique causé directement par le 1er confinement.

Nous avons beaucoup d’enfants hospitalisés, qui décompensent aujourd’hui. Il y a 40 à 70% d’admissions supplémentaires. Au lieu d’avoir 3 à 4 hospitalisations par jour pour ces raisons, nous en avons 12 à 14 … Et ça nous inquiète énormément“ déclare le Dr. Isabelle Claudet.

Ce stress post-traumatique a évidemment des conséquences très lourdes sur le quotidien des enfants : troubles du sommeil, absence de gestion des émotions, repli sur soi, troubles du comportement, de l’apprentissage, … L’anxiété se généralise et débouche même sur des pathologies très difficiles à gérer comme l’anorexie mentale.

En Italie, une étude similaire a notamment été menée auprès des enfants des soignants. Les résultats sont encore plus alarmants, puisqu’ils font état d’1 enfant sur 3 victime de stress post-traumatique. Une situation qui préoccupe aujourd’hui les professionnels de santé de plus en plus souvent confrontés à des enfants en colère, angoissés, apeurés, marqués par ce qu’ils ont vécu ces derniers mois. 

Comment accompagner les enfants ?

Pendant cette crise sanitaire, nous avons beaucoup parlé des risques pour la santé mentale des adultes (perte d’emploi, chômage partiel, …), pour les étudiants (précarité, isolement, …) mais il ne faut pas oublier que les plus jeunes ont également vécu cette crise sans précédent.

Le COVID a véritablement eu un terrible impact sur la santé mentale des enfants : leur épanouissement, leur développement personnel, leur apprentissage, … tout a été bousculé du jour au lendemain. Malheureusement, il n’existe pas de conseils miracles pour gérer un stress post-traumatique ou tout simplement pour gérer un trouble psychologique chez un enfant. Mais il existe néanmoins des conseils « basiques » que nous pouvons tous et toutes suivre :

  • Pour commencer, il faut parler avec son enfant. Cela ne sert à rien de faire l’autruche, au contraire, il est important de lui expliquer les choses, d’échanger avec lui pour voir s’il y a des incompréhensions, de la colère, du ressentiment, … il faut faire le point sur ses émotions. Si votre enfant se pose des questions mais qu’il n’a pas de réponse, s’il sent que la situation énerve tout le monde à la maison, que personne ne veut en parler, il risque de se replier sur lui même et de tout garder en lui … 
  • Ensuite, on fait très attention au sommeil de l’enfant. En effet, il est primordial que votre enfant garde un rythme de sommeil adéquate. Il faut vérifier qu’il s’endort bien à une heure régulière, qu’il ne fait pas trop de cauchemars la nuit, ou qu’il ne se réveille pas trop souvent au milieu de la nuit. On ne le répétera jamais assez, mais le sommeil est très important pour les enfants. Un enfant qui dort bien, qui se repose, pourra plus facilement se concentrer à l’école, s’épanouir, gérer ses émotions, … 
  • On aide son enfant à se détendre, à être plus apaisé au quotidien. Pour l’aider à être plus serein, on peut par exemple se tourner vers la méditation, l’auto-hypnose, la sophrologie. Lui apprendre à respirer calmement, à chasser les pensées parasites, à jouer avec son imaginaire. 
  • Il est également important de stimuler son enfant. Il faut occuper son esprit, lui montrer qu’on s’intéresse à lui et que l’on peut faire plein de choses pour se stimuler : aller jouer dehors, faire des activités créatives en famille, faire du sport, …
  • Enfin, s’il y a bien une chose à surveiller c’est le temps passé devant un écran. En effet, selon le Rapport de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, 93% des enfants et adolescents dépassent aujourd’hui les recommandations en ce qui concerne le temps passé devant les écrans … Le confinement a provoqué un repli sur soi et une certaine sédentarité à laquelle les enfants se sont habitués. Les enfants se réfugient derrière les écrans pour regarder des films, des séries, jouer aux jeux vidéos ou trainer sur les réseaux sociaux. 

La santé mentale des enfants doit aujourd’hui rester une priorité et attirer toute notre attention.