Compter les calories à chaque repas. Se préoccuper au quotidien de son alimentation. Culpabiliser après être allée au restaurant. L’anxiété alimentaire est un déséquilibre alimentaire qui touche de plus en plus de femmes en France.
On a tendance à penser que les femmes qui souffrent de troubles alimentaires sont forcément anorexiques ou boulimiques. Ainsi, nous excluons sans même nous en rendre compte de nombreuses femmes qui entretiennent une relation dévastatrice avec la nourriture. Des femmes qui comptent les calories, qui culpabilisent après un repas un peu trop riche, qui enchainent les régimes toute l’année, qui se restreignent quotidiennement … Ce manque de reconnaissance presque inconscient a même tendance à banaliser ce genre de comportement alimentaire qui pose pourtant plusieurs problèmes en matière de santé et de bien-être. Pour résumer le raisonnement est assez simple, si je ne suis ni anorexique ni boulimique, cela signifie que je n’ai pas de trouble alimentaire.
Il est vrai qu’il existe une différence notable entre souffrir de TCA et souffrir d’un déséquilibre alimentaire. Pour autant, avoir ce genre de rapport à la nourriture n’est pas sain. Selon une récente étude menée par Ipsos pour l’application QARE, lorsque l’on se préoccupe autant de son alimentation au quotidien cela signifie que l’on souffre d’anxiété alimentaire. Un terme un peu tabou, qui bouscule nos a priori mais qui concerne de nombreuses femmes dans notre société. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur 2 000 femmes interrogées, 44% assurent avoir déjà souffert de déséquilibres alimentaires et 53% n’ont jamais osé en parler en public. La banalisation est malheureusement bien réelle. 47% de ces femmes n’en parlent pas parce qu’elles n’en ressentent pas le besoin. Un quart considèrent même qu’elles n’ont aucun problème alimentaire à proprement parlé.
L’anxiété alimentaire; entre restrictions, culpabilité et angoisses
“Les jeunes femmes sont particulièrement soumises aux injonctions sociétales au moment de la puberté, et celles concernant l’alimentation sont nombreuses. Sans se transformer pour autant en une forme sévère de troubles alimentaires (les TCA), les jeunes filles subissent une double pression : celle d’un corps qui se transforme beaucoup plus que celui des jeunes garçons, ajoutée à la pression de la sexualité. Contrôler son alimentation, maitriser son poids leur procure le sentiment de maitriser et de répondre à leurs angoisses profondes. C’est pour cela que l’on parle d’anxiété alimentaire : les angoisses s’expriment dans le rapport qu’elles entretiennent à la nourriture“, explique la psychiatre Fanny Jacq.
L’anxiété alimentaire désigne le moment où l’alimentation devient une préoccupation dite excessive, chronique, qui a des répercussions directes sur notre vie et notre santé. Pour vous donner une idée, dans cette étude Ipsos 1/3 des femmes interrogées avouent être obsédées par une alimentation saine ou par le fait de compenser chaque écart par le sport. Il y a une véritable préoccupation mentale. Je ne dois pas manger n’importe quoi. Si je fais un écart, je dois me restreindre après. En fin de compte se nourrir n’est plus un plaisir de la vie mais plutôt un véritable casse-tête. L’alimentation devient une source de stress et de préoccupation mentale. 1 femme sur 4 avoue compter toutes les calories avalées à chaque repas.
L’alimentation tourne finalement à l’obsession. Une obsession malsaine, qui peut ensuite conduire à des troubles alimentaires plus connus comme l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie boulimique …
L’anxiété alimentaire, c’est grave docteur ?
L’anxiété alimentaire n’est pas une pathologie incurable mais c’est bel et bien un déséquilibre alimentaire qui peut avoir d’importantes répercussions dans votre vie. L’important reste de ne plus fermer les yeux et de se poser les bonnes questions pour retrouver une relation plus saine avec son alimentation et son corps.
Alors si vous vous reconnaissez dans le paragraphe précédent et que vos comportements impactent votre quotidien, vous pouvez changer les choses. L’important reste de ne pas avoir honte d’en parler, avec vos amis, vos proches et même avec un professionnel. N’ayez pas honte de vous ni de vos pensées. N’ayez pas honte de demander de l’aide. Vous pouvez consulter des professionnels de santé qui seront à votre écoute. Vous pouvez également vous tourner vers la méditation, l’auto-hypnose, l’acupuncture … Et n’hésitez pas à vous tourner vers de nombreux outils, livres ou applications qui vous aideront à vous sentir mieux et à avancer. Ils peuvent constituer une excellente alternative si vous éprouvez encore des difficultés à prendre la parole à ce sujet.
Ce qui est sûr, c’est que vous avez besoin de retrouver confiance en vous et surtout de déconstruire tous les ancrages qui vous ont amenée à voir la nourriture comme une source d’angoisse. Retrouver le plaisir de manger librement. Apprendre à aimer ce que l’on mange et à aimer son corps. Réussir à se détacher des injonctions de la société, des réseaux sociaux. C’est un parcours qui aide à retrouver une vie plus saine, sans restriction excessive et sans culpabilisation.
Quelques conseils
Chez DreaminzZz, nous échangeons souvent avec des utilisateurs/utilisatrices de notre masque/application qui souhaitent retrouver une relation plus saine avec leur alimentation/corps. Au delà de notre accompagnement avec nos sessions d’hypnose et nos programmes, nous prenons le temps de donner quelques conseils plus « généraux ». Ces conseils ne sont pas exhaustifs, mais ils peuvent déjà vous aider à y voir plus clair et à reprendre confiance en vous !
- Etape 1 : reconnaitre ce comportement, mettre un mot dessus
- Etape 2 : identifier et déconstruire petit à petit toutes les injonctions/idées qui amènent à avoir ce comportement. Déculpabiliser.
- Etape 3 : construire des fondations plus solides : confiance en soi, faire la paix avec son corps, gérer ses émotions
L’important reste de prendre soin de soi. Et si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à vous tourner vers vos proches, vos amis et des professionnels !
